L'ivresse avariée
Avale l'avare ivraie
Galbe riant
Allure haute
Gestes d’air
Arômes fins
Regards clairs
Plans bombés
Creux coulants
Monts crêtés
Voûtes souples
Courbes carnées
Nuques fragiles
Cous ambrés
Lèvres ovées
Flancs laiteux
Chairs tendues
Jambes oblongues
Mollets lisses
Jarrets fermes
Gorges pleines
Gras onctueux
Tacts moulants
Croupes massées
Reins sanglés
Duvets chauds
Mains brûlantes
Nombrils moites
Seins comblés
Têtes ivres
Mamelles vives
Sangs gonflés
Lippes mouillées
Mousses lippues
Touffes ronflantes
Doigts aigus
Miaules avides
Hanches ballantes
Ventres tremblants
Griffes mordantes
Soifs trempées
Langues voraces
Sèves aigres
Sucs grisants
Souffles soûls
Glisse-comète
Corps noués
Motions dures
Cris huilés
Frictions folles
Peaux ravies, ravivées
Contrecoups, bien visés
Presse-organe bien précis
Phallus, verge, bloc, faisceau
Vagues de tiédeur brute
Supernovæ, bat geyser
Trêve molle
Fesses replètes
Mine dodue
Repos rond
Spleen ondé
Vœux vidés
Sommeil frais
Rêves cois
Mondes flous
Auras hâves
Post-amour
La cuisse mûrit dans l’œil
Et s’arrache la pulpe dévêtue
Le talon surélève le sang
Et le pas surligne le ballant
La chevelure fouette le vice
Et la texture resserre les poings
Les vagues charnues tressautent au ralenti
Pour que bondisse l’œil ravi
Pour que les souffles s’accélèrent
Pour que prenne fin la brûlure des guerres
Glisse-comète
L'ennoyeuse
Par ton galbe animal
Qui suscite ma soif
Mon sang prend son envol
Telle une flambante étoffe
Tout entier je me meus
Vers ta nuque vineuse
Que j’obombre d'un baiser
Tel le remous des mers
Puis d’une main qui s’écoule
J'avive tes mamours
Et mes yeux, en cascades
Inondent tes gorges
Je submerge mon élan
Dans la flamme qu'est ton corps
Pour d’un bond, martelant
Me forger en ton for
L'instinctuel
Je parle d’un motif coloré, en dehors du coupable
Qui me donne un ennui, comme chanson agréable
Je parle d’un enfin célébré comme le oui d’une fable
Mais toi, plume d’une aile oubliée comme tienne
Pourras-tu célébrer ton vif délit d’Hélène
Sans rancœur pour mes pensées d’ébène?
Dis-moi, par-dessus les décombres d’un orgasme
Ce spasme qui sans appel te replonge dans l’asthme
D’être une ombre qui longe les murs d’un fantasme
Et je te dirai le roulement qui retombe de mon ventre
Sous le haro de mon œil vorace qui décentre
Comme un «non» qui t’incombe, au seuil de mon antre
Mon seuil, qu’il est seul, sans son œil au soleil
Au soleil sans son œil, qu’il est seul mon seuil!
Dermien
Ton corps, enfant de la vie
Recèle l’apyre pardon
Embaume les brûlures
Promet des infinis
Se meut pour l’autre au fur
Et à mesure que meurt son don
Fêlure aux phanies
Femme (femme)
Ton corps est mémoire:
De ton plus trash frisson
De ton flash le plus long
De ton cri le plus profond
De ton sexe le plus moite
De ton contour le plus beau
De ta plus jolie frange
De ton sommeil de cocon
De sa robe de fashion
Oui, tu m’aides
Et je vaux encore la peine
Pour un rien, pour du faux
Pour du bien, pour du beau
Le rythme du oui
Parce que la beauté n’est qu’un moment
Parce qu’elle n’est qu’un corps
Parce qu’elle ne s’en soucie pas
Et qu’elle marche se déhanchant
Qu’elle vole en écumant les songes
Et qu’elle colmate si bien les brèches des passions
Parce qu’elle divulgue les duretés derrière les remparts ramollis
Et qu’elle enseigne au désir à s’écouler des orifices
Parce qu’elle n’est pas une procédure d’officine
Et qu’elle ne côtoie pas les disettes des offices
Parce qu’elle n’est rien qui vaille plus longtemps qu’un orgasme
Parce qu’elle croque les raisons et qu’elle va sans rien dire
Qu’elle passe sans vous voir et qu’elle ne sait rien de nos beautés
Elle vaut le plus